Allaitement : de nouvelles découvertes

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Il a toujours été évident que lait maternel était l’aliment naturel par excellence pour un bébé jusqu’à ce qu’il puisse progressivement se nourrir d’aliments solides. Il a fallu attendre l’arrivée du lobby des produits laitiers pour que, par l’intermédiaire des médecins, apparaisse l’idée que le lait maternel n’était pas l’aliment idéal pour les bébés. Rappelons-nous tout de même qu’à une époque, les médecins expliquaient aux femmes qui venaient d’accoucher que le lait de vache maternisé était supérieur en qualité au lait maternel ! Aujourd’hui, cela paraît inconcevable.

 

Les bienfaits déjà connus :

D’innombrables études montrent désormais les bienfaits incontestables de l’allaitement maternel à la fois pour la santé du bébé, et donc de l’adulte en devenir, mais également pour la maman.

Les bébés allaités présentent en effet un développement cognitif supérieur mesuré par des tests de QI. Ils sont beaucoup moins sujets aux infections en général (ORL, respiratoires, diarrhées…). L’allaitement protège les enfants contre l’obésité, le diabète (type 1 et 2), l’hypertension, les maladies cardiovasculaires à l’âge adulte. Une étude a en outre montré que l’allaitement prolongé entraînait, grâce aux hormones sécrétées, une diminution de près de 50 % du risque de développer un diabète de type 2 pour la maman. Il diminue également le risque de développer un cancer du sein ou des ovaires et le risque d’hypertension artérielle, même des années après avoir allaité. De récentes études permettent désormais de comprendre les mécanismes de protection immunitaire des bébés allaités.

 

Des composés antimicrobiens :

Une étude menée par le Dr Emma Sweeney de l’«Institute of Health and Biomedical Innovation» a montré que la croissance de certains microbes était inhibée jusqu’à 24 heures après le mélange du lait maternel et de la salive du bébé. Ces composés antimicrobiens étant capables de résister au pH acide de l’estomac, ils pourraient donc avoir un effet protecteur sur l’estomac et les intestins.Le lait maternel : un probiotique

Grâce aux composés qui vont réguler l’activité microbienne, le lait maternel joue un rôle important dans la formation d’un microbiote sain pour le bébé. Ce microbiote est dynamique, il n’est pas encore établi et peut-être altéré en fonction de l’alimentation. Une nouvelle étude datant de 2020 montre que les bactéries intestinales de la mère peuvent se retrouver dans la composition bactérienne du lait, ce qui participe à la constitution du microbiote buccal et intestinal du bébé. Ainsi la qualité du microbiote du bébé dépendrait de celui de sa mère, d’où l’importance pour celle-ci d’avoir un microbiote sain et diversifié avant de donner naissance à son enfant.

 

Des anticorps sécrétés adaptés aux besoins du bébé :

Le système immunitaire d’un bébé est immature. Heureusement il peut compter sur la protection de celui de sa mère via l’allaitement. Selon Katie Hinde, biologiste et professeure agrégée au Centre d’évolution et de médecine de l’université d’Arizona, la salive du bébé va être aspirée par le sein et analysée par des récepteurs de la glande mammaire. Si ces récepteurs détectent la présence d’agents pathogènes dans la salive du bébé, ils obligent le corps de la mère à produire des anticorps spécifiques. Ces derniers passent, via le lait maternel, dans le corps du bébé où ils ciblent l’infection.

« Lorsque les bébés tètent, le diamètre du mamelon augmente et il y a un vide avec une pression négative, recevant des fluides de la cavité buccale du nourrisson (un cocktail de lait et de salive) dans les canaux du sein », explique le Dr Hinde. C’est que l’on appelle le « flux de lait rétrograde ». Bien que ce mécanisme n’ait pas encore été totalement démontré, il constitue l’hypothèse la plus probable dans l’explication de la réponse immunitaire du lait maternel à la présence d’un élément pathogène chez le bébé.

 

Pour une valorisation de l’allaitement :

Les nouvelles découvertes nous montrent plus encore la finesse des éléments qui protègent un bébé allaité et l’intérêt incontestable pour la santé de l’allaitement prolongé. Il paraît donc évident que la mère, biologiquement, a une responsabilité de premier plan dans la santé de son enfant pendant la phase d’allaitement. Bien que les laits maternisés aient permis aux femmes de se libérer de l’allaitement qui peut être parfois vu comme une contrainte, aujourd’hui nous avons la confirmation scientifique que la société toute entière se doit de favoriser cet acte naturel. Il faut en effet mettre tout en œuvre pour permettre aux femmes d’allaiter dans de bonnes conditions.

 

 

Ajouts : Les anticorps présents dans le lait maternel subsistent pendant 10 mois après une infection par le Covid :

Les anticorps contre le Covid, présents dans le lait maternel des femmes ayant contracté la maladie, restent actifs pendant plusieurs mois et pourraient même être utilisés pour traiter les adultes contre les formes sévères, pointe une chercheuse américaine.

De nouvelles données obtenues par Rebecca Powell, professeur à l’hôpital Mont Sinaï de New York, montrent les effets protecteurs du lait maternel des femmes ayant contracté le Covid.

D’après son étude menée auprès de 75 femmes allaitantes atteintes du Covid, 88% d’entre elles présentent dans leur lait maternel des anticorps IgA spécifiques à cette maladie. Ces immunoglobulines sont actives dans les voies respiratoires et intestinales des bébés, les protégeant ainsi contre l’entrée du virus via les muqueuses.

De plus, cette protection, appelée également immunité passive, persiste plusieurs mois et le niveau de protection a tendance à s’accroître avec le temps, note l’étude rendue publique le 21 septembre durant le colloque Global Breastfeeding and Lactation Symposium tenu cette année en format virtuel. La protection dure jusqu’à 10 mois, la date ultime de prise d’échantillons par les chercheurs, et «43% des donneuses montrent des titres d’IgA croissants avec le temps».

«Cela signifie que si vous continuez à allaiter, vous donnez toujours ces anticorps dans votre lait», note Rebecca Powell auprès du quotidien The Guardian.

Les effets protecteurs du lait maternel deviennent d’autant plus évidents qu’aucun cas de transmission du virus du Covid-19 via le lait maternel n’a été observé à ce jour, d’après l’OMS. L’organisation recommande fortement de continuer d’allaiter même si la mère présente un Covid confirmé ou présumé.

Par ailleurs, ce même mécanisme de fabrication des anticorps dans l’organisme de la mère et leur transfert via le lait maternel donne aussi aux nourrissons une immunité passive contre les maladies respiratoires.

 

Effet thérapeutique pour les adultes :

Selon la chercheuse, ce phénomène pourrait être largement utilisé pour prévenir les formes graves du Covid aussi bien chez les nourrissons que chez les adultes.

«Cela pourrait être une thérapie incroyable, car les IgA sécrétoires sont censées se trouver dans ces zones muqueuses, telles que la muqueuse des voies respiratoires. Elles y survivent et y fonctionnent très bien», relate-t-elle auprès du Guardian.

Le traitement pourrait être plus effectif s’il est utilisé au moment où la personne présente des symptômes sans demander d’hospitalisation :

«Vous pouvez imaginer que s’il était utilisé dans un traitement de type nébulisateur, ce traitement pourrait être très efficace durant la période où la personne est tombée très malade, sans qu’elle n’en soit encore à être admise en soins intensifs».

 

Allaitement et vaccination :

L’équipe de Rebecca Powell s’est également intéressée à la présence d’anticorps contre le Covid dans le lait des mères vaccinées.

Après l’analyse de 50 échantillons, il a été révélé que la majorité des femmes ayant reçu des vaccins Pfizer/BioNTech ou Moderna (à ARN messager) avaient également des anticorps spécifiques au coronavirus dans leur lait maternel. Concernant le vaccin Johnson & Johnson (à vecteur viral), les niveaux d’anticorps ont été plus faibles par rapport à ceux observés dans le lait des femmes ayant reçu une solution à ARN messager.

L’équipe étudie actuellement le niveau d’anticorps présent dans le lait maternel après l’injection de l’AstraZeneca (vaccin à vecteur viral).

( Note ExoPortail : Et oui cela confirme donc que leurs saloperies passent donc dans le lait maternel… )

 

Source : https://lechoubrave.fr/allaitement-maternel/https://fr.sputniknews.com/20210928/des-anticorps-presents-dans-le-lait-maternel-jusqua-dix-mois-apres-linfection-selon-une-etude-1051896707.html et

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