Pendant qu’en France l’application StopCovid serait plus intrusive que prévu, la Norvège suspend elle son application de traçage sur fond d’accusation d’«intrusion disproportionnée»

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La Norvège a suspendu l’utilisation de son application pour smartphone destinée à suivre et à localiser les personnes atteintes de covid. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du déploiement dans d’autres pays européens de la technologie des logiciels espions de recherche de contacts.

 

Geir Bukholm, un fonctionnaire de l’Institut norvégien de la santé publique, a déclaré que la décision de supprimer les données et d’arrêter toute collecte d’informations supplémentaires à partir de l’application «affaiblissait la préparation du pays» si le taux d’infection augmentait. L’application était testée dans trois municipalités avant d’être arrêtée, a rapporté Associated Press.

L’Agence norvégienne de protection des données a riposté en déclarant que le faible taux d’infection signifiait que la collecte de données sur l’application ne pouvait plus se justifier pour des raisons de protection de la vie privée.

Les gouvernements européens ont déployé des applications de traçage des smartphones pour aider à lutter contre toute nouvelle épidémie de CV. La Norvège a été l’une des premières à le faire, et son «Smittestopp» a suscité le plus d’inquiétudes car elle utilisait le suivi par GPS et téléchargeait les données sur des serveurs centraux toutes les heures.

Bien que la Norvège semble avoir temporairement arrêté les applications de recherche de contacts, ailleurs dans l’Union européenne, l’Italie et l’Allemagne ont commencé à déployer leurs applications de recherche de contacts pour smartphones, selon le New York Times.

Cinq nations européennes ont récemment signé une lettre commune appelant les grandes entreprises technologiques à offrir plus de flexibilité en leur permettant de concevoir et de mettre en œuvre des applications de recherche de contacts et d’alerte. Des représentants des gouvernements français, allemand, italien, espagnol et portugais ont appelé les entreprises, sans nommer Google et Apple, à assouplir effectivement les règles concernant le développement d’applications pendant la crise, a rapporté le Washington Post.

 

Et au même moment en France : L’application StopCovid plus intrusive que prévu ? :

L’application de lutte contre l’épidémie StopCovid collecte plus d’informations qu’attendu. Tous les contacts croisés par une personne déclarée malade sont en réalité enregistrés d’après Mediapart. Le secrétariat d’État a tenté de justifier ce fonctionnement.

La collecte de données réalisée par l’application StopCovid excède la description qu’en avait faite le gouvernement, rapporte Mediapart lundi 15 juin.

En effet, l’application devait normalement se borner à récolter les informations des utilisateurs restant à proximité les uns des autres, durant un certain laps de temps, comme l’avaient certifié les autorités.

«Lorsque deux personnes se croisent pendant une certaine durée, et à une distance rapprochée, le téléphone portable de l’un enregistre les références de l’autre dans son historique», avait ainsi expliqué au Monde Cédric O, le secrétaire d’État au numérique, en avril dernier.

Tous les contacts croisés enregistrés :

Or, StopCovid enregistre en vérité les données de la totalité des personnes croisées, sur 14 jours, comme l’affirme Gaëtan Leurent, chercheur en cryptographie de l’Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria). Sur la plateforme de développement de l’application, le chercheur a en effet posté un message, relatant une expérience réalisée avec StopCovid.

«J’ai fait un test en installant StopCovid sur deux téléphones, et en l’activant une dizaine de secondes avec les deux téléphones dans deux pièces différentes (environ cinq mètres de distance, plus un mur). Quand je me déclare ensuite comme malade, mon appli envoie bien ce contact sur le serveur, alors qu’il n’a aucun intérêt épidémiologique», explique le chercheur dans son message.

Les résultats de ce test entrent en «contradiction avec le décret qui encadre l’utilisation de StopCovid», conclut Gaëtan Leurent.

 

Le secrétariat d’État au numérique se justifie :

Contactée par Mediapart, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (CNIL) a affirmé que des contrôles étaient en cours. Le secrétariat d’État au numérique a par ailleurs justifié cette collecte supplémentaire d’informations, en arguant qu’un nouvel identifiant était attribué à chaque appareil tous les quarts d’heure.

«Ainsi, un contact qui ne durerait que cinq minutes pourrait être la suite d’un contact de 12 minutes: deux contacts que seul le serveur est capable de relier pour comprendre qu’il s’agit en réalité d’un seul, de 17 minutes, donc à risques», a expliqué le secrétariat d’État à Mediapart.

Lancée le 2 juin, l’application StopCovid avait connu 1,4 million d’activations lors de sa première semaine d’activité, selon Le Monde. Un chiffre qui représente environ 2% de la population française.

 

Source : https://www.activistpost.com/2020/06/norway-halts-smartphone-contact-tracing-app-while-other-european-states-roll-out-tech.htmlhttps://apnews.com/a417361886e0e26b9341a373dde48352 et https://fr.sputniknews.com/france/202006161043963907-lapplication-stopcovid-plus-intrusive-que-prevu/

Traduction : ExoPortail


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