L’Assemblée nationale s’est refusée, dimanche, au terme d’un débat animé, à inscrire dans la loi l’interdiction des publicités pour des produits alimentaires trop gras, trop sucrés ou trop salés à destination des enfants.
Lors de l’examen du projet de loi agriculture et alimentation, des députés LREM, socialistes, Insoumis ou encore LR ont cherché à interdire ou limiter les messages publicitaires en faveur des «produits alimentaires et boissons trop riches en sucre, sel ou matières grasses et ayant pour cible les enfants de moins de 16 ans» sur «tout support de communication radiophonique, audiovisuel et électronique».
«Un enfant sur six» est obèse :
Défendant un amendement en ce sens, Anne-Laurence Petel (LREM) a souligné qu’«en France, un enfant sur six est en surpoids», pointant le «coût pour la société» de l’obésité. «Les industriels usent à l’envi des codes de l’enfance» pour «influencer» les enfants, a-t-elle affirmé, évoquant à titre d’exemple les «nounours» ou autres « bonbons transformés en personnages de BD ».
L’Etat doit tracer un chemin clair pour une amélioration continue de la qualité de notre assiette, en mobilisant et encourageant ceux qui font l’alimentation.
Helas, notre amendement a été rejeté. Hélas. pic.twitter.com/6yHuz18mKC
— Guillaume GAROT (@guillaumegarot) 27 mai 2018
L’ex-ministre socialiste délégué à l’Agroalimentaire Guillaume Garot a plaidé pour « poser un principe », « un jalon » sur ce sujet, tandis que Loïc Prud’homme (LFI) a évoqué un « lavage de cerveau » des jeunes et « un enjeu majeur ». « Demander aux industriels de l’agroalimentaire d’être vertueux face à nos enfants, c’est comme demander à une dinde de voter pour les fêtes de Noël, c’est pas possible! », a lancé le MoDem Richard Ramos.
À l’inverse, certains élus ont insisté sur « la responsabilisation des parents » plutôt que de légiférer (Cendra Motin, LREM), ou le risque de « mettre des secteurs en danger » avec une «dérégulation de la publicité » sans concertation européenne (Bruno Millienne, MoDem).
Rendre le #Nutriscore obligatoire. 3 députés (dont votre serviteur) défendent cette avancée pour lutter contre la malbouffe, avec l’appui dominical du président @JLMelenchon. Pourtant le gouvernement trouve tous les arguments fallacieux pour repousser cette proposition.
— Loïc Prud’homme (@PrudhommeLoic) 27 mai 2018
Le ministre de l’Agriculture Stéphane Travert a plaidé qu’il fallait un texte « qui marche sur ses deux jambes » et souligné « le rôle de régulateur du CSA » qui peut « travailler sur les contenus », « sans que nous ayons besoin d’inscrire des choses par trop contraignantes dans la loi ».
(Note ExoPortail : Merci l’hypocrisie du gouvernement au service des multinationales …)
L’ensemble des amendements ont été rejetés, celui porté par Guillaume Garot, objet d’un scrutin, par 49 voix contre 13. Des amendements défendus notamment par Olivier Véran (LREM, ex-PS) et d’autres « marcheurs », ainsi que des MoDem et LFI, pour rendre obligatoire la mention du Nutri-Score (étiquetage avec un code couleur) sur tous les supports publicitaires pour les denrées alimentaires ont subi le même sort.
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