Un ancien directeur de la NSA rejoint le conseil d’administration d’Amazon

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Keith Alexander, à la tête de l’Agence nationale de sécurité américaine de 2005 à 2014, va intégrer le conseil d’administration du géant américain. Bien connu des Américains, son image est controversée, pour avoir été l’un des artisans de la surveillance électronique de masse.

 

En pleine bataille Amazon/Microsoft au sujet d’un contrat gigantesque avec le Pentagone, ce recrutement fait grincer des dents. La première mission de ce personnage public controversé est toute trouvée : soutenir la bataille juridique qui s’engage contre le département de la Défense, dont il connaît les arcanes, au sujet de sa décision d’attribuer à Microsoft son contrat JEDI de « cloud computing » pour 10 milliards de dollars.

Keith Alexander est resté aux manettes de la National Security Agency de 2005 et 2014. Ces huit années ont représenté un record absolu depuis la fondation de l’agence en 1952. Il fut également, de 2010 à 2014, commandant au sein du United States Cyber Command, organisme chargé de la cybersécurité pour le Département de la défense des Etats-Unis.

Actuellement co-CEO de l’entreprise américaine spécialisée en cybersécurité IronNet Security , qu’il a fondé en 2014, il rejoint dix autres directeurs au sein du « board » et fera aussi partie du comité d’audit d’Amazon, chargé des questions financières et comptables.

 

L’artisan de la surveillance électronique de masse :

Keith Alexander fut sous les feux des projecteurs au moment de l’affaire Snowden. Pour rappel, cet ancien employé de la CIA et de la NSA a volé et divulgué des informations classifiées sur les opérations de surveillance des Etats-Unis.

Keith Alexander a dû comparaître une douzaine de fois devant le Congrès pour contrer ces révélations, affirmant que ces programmes avaient permis d’éviter de multiples actes terroristes sur le territoire américain.

Suite aux fuites dans la presse en 2013, Alexander a dit que Snowden avait « trahi » son pays. Il a aussi été très critique à l’égard des journalistes et leur accès à des documents controversés. « Nous devons trouver un moyen d’y mettre un terme. Je ne sais pas comment faire. Cela relève davantage des tribunaux et des décideurs politiques mais, de mon point de vue, il est erroné de laisser cela continuer », expliquait-il dans une interview en 2013 accordée à TechCrunch. Il a aussi comparé l’ire des Américains à l’égard de cette surveillance à la colère d’un enfant refusant de prendre son bain.

 

Edward Snowden n’a pas attendu pour réagir :

Sur Twitter, cette nomination a fait bondir Edward Snowden :

« En fait, « Hey Alexa » (NDLR : ce qu’il faut dire pour déclencher l’enceinte connectée d’Amazon) est l’abréviation de « Hey Keith Alexander ». Oui, le Keith Alexander personnellement responsable des programmes illégaux de surveillance électronique à l’origine d’un scandale mondial. Et Amazon Web Services héberge environ 6 % de tous les sites. »

 

Source : https://www.lesechos.fr/monde/etats-unis/amazon-recrute-un-ancien-patron-de-la-nsa-1241266


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