Spotify a déposé un brevet pour fouiner dans la voix de l’utilisateur afin de surveiller les émotions des utilisateurs

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La plateforme de streaming musical Spotify a obtenu un brevet lui permettant d’espionner la parole des utilisateurs et même les bruits de fond afin d’évaluer les états émotionnels afin de choisir les chansons qui leurs conviennent le mieux. Pas du tout effrayant !

 

Spotify a reçu un brevet qui lui permettra d’utiliser la reconnaissance vocale et l’analyse sonore pour évaluer les attributs démographiques d’un utilisateur, déterminer son état émotionnel et même glaner des informations sur sa localisation. Les informations seront utilisées – du moins hypothétiquement – pour choisir la chanson parfaite à jouer sans que l’auditeur ait à entrer consciemment des données.

En février 2018, Spotify a déposé une demande de brevet afin d’automatiser ces fonctions, arguant que le fait d’attendre des utilisateurs qu’ils entrent les détails de leurs propres goûts et préférences demandait trop à l’utilisateur moyen de la plateforme (et consommait un temps précieux qui pouvait être consacré à la diffusion de musique en continu). Il a été accordé au début du mois, mais n’a pas été signalé jusqu’à ce qu’il soit repris par la presse musicale mercredi.

Grâce à la reconnaissance vocale, l’application sera non seulement capable d’identifier l’âge, le sexe et d’autres caractéristiques démographiques de base de l’utilisateur, mais aussi d’analyser sa voix pour déterminer «l’intonation, le stress, le rythme et d’autres unités de parole» afin de déterminer son état émotionnel. Comme si cela n’était pas assez intrusif, l’application récupère des «métadonnées environnementales», analysant le bruit de fond pour savoir si l’utilisateur se promène, prend le bus, va à une fête, etc.

Le nouveau système breveté se met en cascade en fonction de la réaction de l’utilisateur à la chanson sélectionnée, en recherchant des «métadonnées positives/état émotionnel» afin d’affiner l’algorithme. L’historique d’écoute et de classement, ainsi que l’historique des amis, sont également pris en compte. Les émotions que Spotify encouragera et dont il cherchera à détourner l’utilisateur par des suggestions musicales ne sont pas expliquées dans le brevet.

Cette nouvelle «fonctionnalité» douteuse est loin d’être le premier pas de Spotify sur la voie de l’effrayant. En octobre, Spotify a obtenu un brevet pour «des méthodes et des systèmes de personnalisation de l’expérience utilisateur basés sur les traits de personnalité [de l’utilisateur]», ce qui semble préparer le terrain pour la «fonctionnalité» qu’il a dévoilée au début de ce mois. Le brevet permettrait au service de streaming d’«humaniser l’interface utilisateur… en fonction de la personnalité de l’utilisateur», en parlant peut-être sur un ton plus pétillant aux auditeurs identifiés comme extravertis tout en utilisant une voix plus douce pour les introvertis.

Dans un article publié en juillet, Spotify a cité une étude de trois mois qu’il avait réalisée en analysant 17,6 millions de chansons écoutées par 5 808 utilisateurs, expliquant que l’analyse AI montrait une «précision modérée à élevée» dans les traits de personnalité prédisant les goûts musicaux. La plateforme s’est montrée assez ouverte quant à son désir de faire plus de recherches «pour relier le comportement de streaming avec le scanner cérébral, les données génétiques et physiologiques».

Toujours en octobre, Spotify a obtenu un brevet pour diffuser des publicités géo-ciblées en utilisant un son 3D, qui donnerait l’impression que le son diffusé en continu provient directement d’une source géolocalisée – par exemple, un café qui fait littéralement signe à l’auditeur lorsqu’il marche dans la rue. Il n’est pas certain que les utilisateurs de Spotify aient la possibilité de se désinscrire de ces fonctionnalités ou qu’ils soient silencieusement glissés dans une mise à jour de l’application, prêts à faire peur à l’utilisateur la prochaine fois qu’une vitrine leur parlera.

Spotify semble conscient de la puissance des profils émotionnels complexes créés par l’application, notant dans le journal de juillet que «l’historique numérique d’un utilisateur est extraordinairement personnel et sensible et devrait être traité avec une attention particulière aux abus concevables et aux externalités involontaires». Et un tel ensemble de données comportementales devrait-il tomber entre de mauvaises mains ? Ce n’est pas comme si Spotify n’avait jamais été piraté auparavant.

 

Source : https://www.rt.com/news/513966-spotify-monitor-emotions-patent-creepy/ et https://www.musicbusinessworldwide.com/spotifys-latest-invention-will-determine-your-emotional-state-from-your-speech-and-suggest-music-based-on-it/

Traduction : ExoPortail 


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