Les dirigeants du Texas forcent les victimes des ouragans à faire preuve de loyauté envers Israël pour obtenir des financements

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Selon des documents officiels, les victimes de l’ouragan Harvey doivent accepter de ne pas «boycotter Israël», pour recevoir de l’aide pour reconstruire leurs maisons.

Par Rachel Blevins

Les Américains qui ont été touchés par l’ouragan Harvey tentent de reconstruire leurs maisons et remplacer leurs biens. Ils ont pour cela la possibilité de demander l’aide de la ville dans laquelle ils habitent, mais les habitants de Dickinson au Texas, découvrent que la « Harvey Repair Grant » contient une clause étrange.

Selon un document de la ville de Dickinson intitulé « Hurricane Harvey Repair Grant and Agreement », en plus d’une exigence selon laquelle le demandeur «doit se conformer à toutes les règles, lois et règlements applicables, y compris les codes du bâtiment, les règles de sécurité et tous les permis requis « , il y a aussi une » confirmation de non boycott d’Israël « .

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 « Confirmation de non boycott d’Israël. En acceptant le présent Accord ci-dessous, le demandeur confirme que le demandeur: (1) ne boycotte pas Israël; et 2) ne boycottera pas Israël pendant la durée du présent accord » .

L’ancienne membre du Congrès, Cynthia McKinney, a attiré l’attention sur le document sur Twitter : «C’est vrai, je vous l’assure. Il faut s’engager à ne pas boycotter Israël pour d’obtenir des fonds pour reconstruire votre maison.»

L’American Civil Liberties Union a publié une déclaration critiquant cette exigence et précisant que, bien que «la ville semble appliquer une loi du Texas récemment adoptée qui exige que tous les contractants d’État certifient qu’ils ne participent pas au boycott d’Israël», c’est quand même une violation du Premier Amendement.

« Le premier amendement protège le droit des Américains de boycotter et le gouvernement ne peut pas conditionner l’aide d’ouragan ou tout autre avantage public à un engagement à renoncer à la liberté d’expression politique protégée par la constitution. L’exigence de Dickinson est une violation flagrante du premier amendement, qui rappelle les serments de loyauté de l’ère McCarthy exigeant des Américains de renier leur appartenance au parti communiste et à d’autres formes d’activités «subversives».

La Cour suprême a statué sur le «droit de boycotter » dans l’affaire NAACP contre Claiborne Hardware Co. en 1982. Comme l’ACLU l’a noté, la Cour suprême a reconnu que la décision du NAACP de boycotter une entreprise du Mississippi pour protester contre la ségrégation et l’injustice raciale était une « forme protégée d’association libre et d’expression libre », basée sur le fait que  » les boycotts politiques permettent aux individus de manifester collectivement leur mécontentement face au statu quo et de promouvoir le changement politique, social et économique. Ce sont précisément les libertés que la Constitution est censée protéger. «

Comme l’a rappoté The Free Thought Project en Juillet, le Congrès des États-Unis est actuellement en train d’examiner la loi anti-boycott d’Israël qui ferait du « boycott d’Israël » un crime qui pourrait valoir «une peine civile minimale de 250 000 dollars et une peine pénale maximale de 1 million de dollars et 20 ans de prison. « 

« Aux termes du projet de loi, deux lois américaines interdisant aux citoyens américains de soutenir une demande de boycott d’un gouvernement étranger contre un allié des Etats-Unis serait mise à jour pour spécifiquement interdire aux Américains de soutenir les efforts internationaux de boycott contre Israël ».

En plus des problèmes qui découlent du fait que l’exigence faite aux Américains d’accepter de ne pas «boycotter Israël » soit en violation directe de leurs droits à la liberté d’expression garantis par le Premier Amendement, c’est aussi un thème global qui peut être interprété de plusieurs manières.

Est-ce que le fait d’accepter de ne pas boycotter Israël signifie que l’on est spécialement d’accord de ne pas soutenir le mouvement BoycottDésinvestissement Sanctions contre Israël, ou cela va-t-il jusqu’à accepter de ne pas critiquer le gouvernement israélien au sujet de la Palestine, ou même au sujet des près de 4 milliards de dollars que les États-Unis envoient à Israël en aide militaire chaque année?

Dans la vidéo qui suit, l’ancien membre du Congrès du Texas, Ron Paul, se penche sur le projet de loi anti-boycott d’Israël et note que même certains Américains qui soutiennent la relation étroite des Etats-Unis avec Israël ont critiqué cette loi parce qu’elle violait le Premier Amendement.

Vidéo en Anglais :

Source http://thefreethoughtproject.com/hurricane-harvey-israel-pledge/

Traduction Avic – Réseau International

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