Equateur : victoire des indigènes Waorani contre l’industrie pétrolière

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Des indigènes waorani opposés à l'exploitation du pétrole en Amazonie, au tribunal de Puyo (Equateur) qui a examiné leur recours contre l'Etat le 26 avril 2019.

Les indigènes waorani en Equateur ont remporté vendredi une première bataille judiciaire contre l’industrie pétrolière, avec un jugement qui suspend son entrée sur leurs terres en Amazonie et pourrait compliquer l’exploitation d’autres gisements d’hydrocarbures dans le pays.

 

Au terme de deux semaines de délibéré, un tribunal pénal de Puyo (centre) a validé un recours intenté par cette tribu pour être protégé contre le projet du gouvernement d’ouvrir 1.800 km2 de leur territoire à l’exploitation pétrolière.

Les juges ont déterminé que ce projet attentait au droit constitutionnel des peuples à l’autodétermination et à être consultés sur l’extraction de ressources non renouvelables dans leur habitat.

Le tribunal a enjoint à l’Etat de mener une nouvelle consultation publique conforme aux exigences de la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, qui siège à San José, la capitale du Costa Rica.

Le jugement peut faire l’objet d’un appel des ministères concernés, ceux de l’Energie et de l’Environnement, ainsi que du ministère public. Dans ce cas, la cour d’appel de la province de Pastaza serait saisie.

Dans cette affaire, le gouvernement équatorien assure qu’il a toutes les autorisations requises par la loi, grâce à une enquête publique réalisée en 2012.

Cependant, les plaignants estiment qu’elle ne s’est pas faite dans les règles, avec des fonctionnaires arrivés par avion qui avaient rapidement obtenu l’assentiment des populations grâce à des arguments trompeurs, de la nourriture et des rafraîchissements.

Les Waorani, forts de quelque 4.800 membres, sont propriétaires d’environ 8.000 km2 de jungle, une petite partie de l’Amazonie équatorienne. La loi reconnaît leur souveraineté, cependant le sous-sol appartient à l’Etat.

L’exploitation du pétrole est un des piliers de l’économie équatorienne depuis les années 1970. Elle a laissé des traces de destruction bien visibles dans la forêt : saccage de vastes superficies, sources d’eau contaminées, montagnes de déchets, disparition de la faune.

Le groupe argentin Tecpetrol avait exprimé son intérêt pour le projet en question, appelé «bloc 22», avant de se désister faute de réserves suffisantes et en raison des risques qu’il comportait.

Le jugement constitue «un précédent important pour l’Amazonie», a estimé l’avocate des plaignants, Lina Maria Espinosa, qui a estimé que d’autres peuples de la région pourraient prendre exemple sur le combat des Waorani.

Source : https://www.geo.fr/environnement/equateur-des-indigenes-remportent-une-bataille-contre-lindustrie-petroliere-195413


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1 Commentaire

  1. Le problème est que le gouvernement de l’Équateur, comme tout état colonial applique la doctrine chrétienne de la découverte !

    Le gouvernement équatorien se mobilise contre les Shuars groupe indigène de l’Équateur, qui combattent les plans d’une énorme mine de cuivre chinoise à ciel ouvert sur leurs terres.

    Les Shuars protestent contre l’invasion de leur pays par une société minière chinoise, EcuaCobres SA (EXSA), qui créerait la deuxième plus grande mine de cuivre à ciel ouvert du monde, dont les bénéfices annuels sont estimés à 1,2 milliard de dollars. La société minière chinoise a déjà entrepris des travaux d’exploration avancés pour l’extraction de l’or et du cuivre dans la zone appartenant aux indigènes shuar. La zone prévue pour la mine se situe dans le cadre d’une « concession » de 41 000 hectares (plus de 100 000 acres) mise en place par le gouvernement équatorien pour convertir le statut juridique des terres autochtones shuar en propriété privée appartenant à l’entreprise minière chinoise. Près de 50 % des « concessions » à l’entreprise minière chinoise se trouvent dans le pays d’origine des Shuars.

    Les paroles et les actions courageuses de ces dirigeants Shuars indiquent qu’ils comprennent la dynamique de l’invasion coloniale – qu’ils ne sont pas éblouis par l’offre d’ « emplois » de la compagnie minière chinoise ni prêts à accepter les revendications de la « propriété » du gouvernement. Face à ce genre de leadership conscient et informé, il semble probable que le conflit se poursuivra. Malheureusement, les avocats du Shuar n’ont pas encore pris position au niveau le plus élémentaire des réclamations juridiques du gouvernement ► https://jbl1960blog.wordpress.com/2017/12/11/les-peuples-autochtones-shuars-vs-ste-miniere-chinoise-exsa-en-equateur/

    Cela se situe à un autre niveau hein ?
    On rappelle que Macron a été sacré « Champion de la Terre » ?
    Jo

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