En pleine révolte du peuple haïtien, les autorités haïtiennes arrêtent des américains qui transportent des caches d’armes
Alors même que l’état profond des états-unis cherche à provoquer un coup d’état militaire contre le président élu du Venezuela, Nicolas Maduro, les preuves s’accumulent que le gouvernement américain permet aux mercenaires américains de réprimer violemment une insurrection populaire en Haïti.
Tout d’abord il y a un parallèle entre le soulèvement en Haïti et le mouvement «Gilets Jaunes» en France : tous deux visent explicitement l’oligarchie économique et les politiques d’austérité du gouvernement ; tous deux ont fait l’objet de violentes répressions policières.
Cinq Américains et trois autres ont été arrêtés en Haïti dimanche après avoir été découverts en train de transporter une cache d’armes. Les Haïtiens sont engagés dans un soulèvement généralisé contre le gouvernement depuis 10 jours.
Il y a quelques jours il a été fait état d’une cargaison d’armes en provenance des États-Unis, découverte par les autorités vénézuéliennes. Plus tard, il a été révélé que l’avion qui transportait les armes était lié à la CIA : https://exoportail.com/le-venezuela-sempare-dune-cargaison-darmes-americaines-introduit-par-une-compagnie-aerienne-lie-a-la-cia/
Maintenant la police haïtienne aurait arrêté cinq Américains, un Serbe, un Russe et un Haïtien qui étaient lourdement armés dimanche, bien que des rapports contradictoires indiquent que six ou sept Américains et un Serbe ont été arrêtés.
Les photos de ce que l’on croit être certains de leurs passeports vus en ligne comprennent plusieurs passeports américains et un passeport de la République de Serbie. Comme les journalistes Dan Cohen et Max Blumenthal l’ont récemment découvert, Juan Guaidó, le dirigeant du coup d’État soutenu par les États-Unis au Venezuela, a été formé en Serbie.
8 hommes lourdement armés- 7 étrangers et un Haïtiens- ont été arrêtés ce dimanche 17 février par la PNH. Leurs armes automatiques, leurs moyens de communication et leurs véhicules ont été saisis. Pour le moment ils sont au Commissariat de Port-au-Prince à appris Le Nouvelliste pic.twitter.com/YKRoqLKPY4
— Frantz Duval (@Frantzduval) 18 février 2019
Au total, les autorités ont découvert six fusils d’assaut, six pistolets, des munitions, des gilets pare-balles, des drones, du matériel de télécommunications et deux véhicules, selon l’organisation Voice of America, financée par les États-Unis. Une vidéo montrant les hommes à qui appartenaient les armes en garde à vue aurait été diffusée en ligne.
Video of 7 US citizens and a Haitian being held at main police station in downtown PAP, #Haiti. They were detained after a cache of automatic weapons, communications equipment and several license plates were found in their vehicles. Why they were stopped is unknown. pic.twitter.com/YvCxaULWIo
— HaitiInfoProject 📡 (@HaitiInfoProj) 18 février 2019
Depuis près de deux semaines, les Haïtiens descendent dans la rue, jurant de continuer à protester jusqu’à ce que le président Joven Moise quitte son poste. Comme les «gilets jaunes» en France, les intenses protestations semblent viser des politiques d’austérité néolibérales. De même, l’opposition vénézuélienne désormais dirigée par Juan Guaidó promet d’introduire des remèdes de choc néolibéraux.
Here are pics of weapons and gear found in their possession: pic.twitter.com/fN68czxJ8I
— HaitiInfoProject 📡 (@HaitiInfoProj) 18 février 2019
Selon le « Haiti Information Project», un certain nombre d’Haïtiens pensent que les hommes arrêtés font «partie d’une équipe de mercenaires engagés par Joven Moise et travaillant avec[l’Unité de sécurité générale de l’unité spéciale de la police du Palais national] pour éteindre les manifestations». Selon la publication en ligne Vedeth – qui semble, comme la majorité des Haïtiens, être en faveur de l’opposition :
«Le président Jovenel Moise a ramené chez lui des mercenaires pour assassiner non seulement un peuple désespéré qui réclame sa démission en manifestant pacifiquement, mais surtout ses opposants politiques.»
Les Haïtiens se sont plaints de mercenaires étrangers lourdement armés qui patrouillent dans la capitale, Port-au-Prince.
Is the govt of #Haiti hiring mercenaries to kill its own people? Lots of foreigners with big guns around the capital. Folks are talking about trying grab one to figure this out pic.twitter.com/PuCvM2SgAF
— HaitiInfoProject 📡 (@HaitiInfoProj) 20 novembre 2018
Traduction du Tweet : «Le gouvernement haïtien engage-t-il des mercenaires pour tuer son propre peuple ? Beaucoup d’étrangers avec de gros canons autour de la capitale. Les gens parlent d’essayer d’en attraper un pour comprendre ça.»
Le pays, comme son voisin du sud, le Venezuela, est en pleine crise économique. Mais si la machine à s’ingérer des États-Unis a trouvé une source d’inquiétude au Venezuela, elle est tout à fait satisfaite du leadership d’Haïti, qui s’efforce de réprimer les troubles dans ce pays par une violence scandaleuse.
John Bolton, a fait une déclaration de condamnation, mais il n’est pas surprenant qu’elle visait l’opposition.
I met with Haitian Foreign Minister @BocchitEdmond yesterday to express the United States’ enduring support for and friendship with Haiti. We urge all of Haiti’s political actors to respect and protect their democracy, engage in dialogue, and put an end to the political violence.
— John Bolton (@AmbJohnBolton) 16 février 2019
Traduction du Tweet : «Hier, j’ai rencontré le Ministre haïtien des affaires étrangères, M. BocchitEdmond, pour lui exprimer le soutien et l’amitié durables des États-Unis pour Haïti. Nous exhortons tous les acteurs politiques haïtiens à respecter et à protéger leur démocratie, à engager le dialogue et à mettre un terme à la violence politique.»
Un conte de deux soulèvements :
Dans un article intitulé «La révolution en cours en Haïti est directement liée à celle du Venezuela», la journaliste et auteure Kim Ives, qui se concentre sur Haïti, souligne encore plus les parallèles entre ces nations. M. Ives examine l’histoire de l’engagement des États-Unis dans les deux pays, révélant la dynamique politique qui sous-tend l’hostilité de Washington à l’égard des dirigeants vénézuéliens et son adhésion ouverte à la politique d’Haïti.
Ives revient sur l’élection de 1990 de l’anti-impérialiste Jean-Bertrand Aristide, dont la victoire fait suite à une période de «répression féroce, de massacres, d’élections bidon et de trois coups d’État».
Les États-Unis ont fomenté une tentative de coup d’État un an après la victoire d’Aristide, et une autre en 2004. Cette Ives se compare à la tentative de coup d’Etat de 2002 contre le leader vénézuélien Hugo Chavez, qui a été élu en 1998.
Dans le but de renforcer les alliances contre l’agression américaine, M. Chavez a mis à profit les réserves de pétrole inégalées du Venezuela, en créant l’Alliance PetroCaribe en 2005. Dans le cadre de ce programme, le Venezuela a offert des ententes extrêmement généreuses sur les produits pétroliers à des gouvernements amis.
«Le successeur et allié d’Aristide, René Préval, a tenté, à la consternation de Washington, d’accepter l’accord avec le Venezuela dès son premier jour au pouvoir. Deux ans plus tard, Washington s’est assuré de le punir», a écrit Ives. Il a continué :
«Après le tremblement de terre du 12 janvier 2010, le Pentagone, le département d’État du Pentagone, alors à la tête de la Commission intérimaire pour la reconstruction d’Haïti, Bill Clinton, avec quelques larbins de l’élite haïtienne, a pratiquement pris le pouvoir.»
C’était essentiellement une chute pour Haïti à partir de là. Les chefs marionnettistes américains ont fait échouer le compte PetroCaribe du gouvernement américain «qui avait essentiellement maintenu Haïti à flot depuis sa création en 2008». Dans les années qui ont suivi, d’énormes sommes ont complètement disparu ou ont été détournées.
Le gouvernement post-Préval qui a commencé avec la présidence du chanteur Michel Martelly, qui a fait campagne après le désastreux tremblement de terre de 2010 sur la promesse de restaurer l’armée après son abolition par Aristide, continue sa ligne de succession par le président Moise, que Martelly a soutenu.
Au cours de sa première année au pouvoir après ce qui a été décrit comme un «coup d’État électoral», Moise a mis fin à l’accord PetroCaribe du gouvernement haïtien. En conséquence, le Fonds monétaire international (FMI) lui a dit d’augmenter le prix du gaz, ce qu’il a ensuite essayé de faire. Cela a conduit à un soulèvement populaire l’année dernière, ce qui l’a forcé à revenir sur sa décision.
Pour rappel il a été découvert que des documents militaires américains divulgués indiquent que le FMI et la Banque mondiale sont des «instruments financiers et des instruments diplomatiques du pouvoir national américain» : https://exoportail.com/wikileaks-revele-lutilisation-militaire-americaine-du-fmi-et-de-la-banque-mondiale-comme-armes-non-conventionnelles/
Haïti a voté début janvier, lors d’une conférence de l’Organisation des États américains, pour déclarer le président vénézuélien Maduro «illégitime».
Les profondes solidarités entre les peuples du Venezuela et d’Haïti, a soutenu M. Ives, ont inspiré les Haïtiens à se lever et à refuser de permettre à Washington de monter leurs voisins contre eux.
Traduction : ExoPortail
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